Une équipe de scientifiques américains a réalisé des travaux montrant que le sperme contient des produits antidépresseurs. Et ces antidépresseurs en question pourraient influencer positivement le bien-être des femmes lorsqu’ils se trouvent dans le sang. L'étude, établie par les chercheurs de l’université d’Etat de New York, suggère non seulement que le sperme joue le rôle d’un antidépresseur pour les femmes, mais également qu'il peut soulager leur anxiété.

Ces recherches ont été publiées pour la première fois en 2002 dans les Archives of Sexual Behaviour Journal, et ce n'est que récemment qu'elles ont été reprises par le système de santé publique britannique National Health Service. Les travaux venant d'être déterrés par les britanniques ont permis de mesurer l'influence du sperme sur la santé mentale de 293 femmes recrutées sur le campus de l'université.

Les étudiantes ont été interrogées sur leur comportement sexuel (fréquence du coït, nombre de jours écoulés depuis le dernier rapport et types de contraception utilisés), et sur leurs symptômes de dépression et d'anxiété (questionnaire standard Beck Depression Inventory). Cela parait étonnant à première vue, mais les résultats ont indiqué que les femmes ayant des rapports sexuels non protégés régulièrement étaient moins déprimées, et moins anxieuses que celles utilisant un préservatif. 4,7% des premières avaient tenté de se suicider contre 13,2% des secondes. Et l'étude va plus loin : les femmes qui pratiquent des rapports protégés seraient tout aussi déprimées que les femmes abstinentes.

Par ailleurs, les chercheurs ont mis en lumière que le sperme de l'homme contiendrait trois antidépresseurs : la mélatonine, la sérotonine et la thyrotropine. Ces trois produits favoriseraient "le bien-être mental et le sentiment d'affection" lorsqu'ils se trouvent dans le sang des femmes. Mais ce n'est pas tout puisque le sperme contiendrait également du cortisol, une matière qui augmente le sentiment d'affection, et de l'ocytocine et de l'œstrone, qui favorisent "la bonne humeur".

Cette découverte ne doit en rien encourager l'abandon du préservatif
D'après le contributeur principal de l'étude, le professeur Gallup, ces découvertes suggéreraient que la présence ou non du sperme dans le sang des femmes pourrait jouer sur leur santé mentale. Les travaux indiquent également que seul l'usage du préservatif entre en jeu dans l'état dépressif des femmes, et non d'autres facteurs comme la fréquence des rapports ou l'utilisation d'une contraception orale.

La nature de la relation n'aurait pas non plus d'influence sur la santé mentale des femmes interrogées. En outre, les auteurs n'ont pas observé de différences significatives entre les symptômes dépressifs des étudiantes engagées dans un couple et celles aux activités sexuelles pratiquées sans attachement.
Néanmoins, le professeur Gallup tient à préciser qu'il n'encourage pas pour autant l'abandon du préservatif : "Se protéger d'une grossesse non désirée ou d'une MST demeure plus important que toute autre considération", rappelle-t-il. De plus, les résultats suggèrent uniquement un lien entre la présence du sperme et la santé mentale, mais ne démontrent pas explicitement que ce dernier serait véritablement bon pour le moral.

Dimitri Mbouwe

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